Le Challenger Série 2021 n’a pas été le spectacle que l’on espérait. Des vagues médiocres . Peu de suspens en comparaison du CT 2019. Même pas une petite érection. Trop de séries à la chaîne, réparties sur 2 podiums. Boring à souhait, je me suis endormi sur mon canap. Pas d’éclat, de fulgurance, de créativité, pas de fantaisie. Un surf de fonctionnaires clonés où chacun aspire juste à passer au tour suivant.
La victoire revient à Connor O’Leary qui, visiblement apprécie le séjour à Hossegor avec ses mates australiens. Il passe 6e au classement et a pratiquement assuré sa position dans l’élite du CT l’an prochain. (12 premiers des CS qualifiés pour CT).
Michel Bourez en finale. Cocorico. Combatif, fiable, Michel apparaît plus motivé que jamais pour prolonger sa carrière au plus haut niveau. Faut dire qu’il était au bord du précipice. Le feu au cul en langage châtié. Il s’offre une belle remontada au classement CS en passant de la 108ème place à la 19 ème. Les compétitions Hawaii seront décisive pour la qualif. Michel est dans son jardin (il a déjà gagné à Haleiwa) et semble capable d’atteindre le cut de 12 000 points nécessaires pour se requalifier sur le CT en 2022. Bref, on espère le voir au Pipe en janvier.
A strong Semifinal performance sees Frenchman @michelspartan into the Final of the Quiksilver Pro France!
— World Surf League (@wsl) October 23, 2021
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Maxime Huscenot prend la 5e place du Quik. Son surf bien appliqué et bien léché nous laisse un peu indifférent. Trop d’acharnement, il a peut-être trop travaillé, le gonze. Un surfeur qui se respecte ne peut pas passer sa vie de surfeur à s’entraîner. Il faut qu’il se relâche, le poulet. C’est quand même un excellent surfeur et il pourrait s’avérer la bonne surprise de cette fin d’année. Il lui faudra performer dans ces solides vagues hawaïennes qui lui résistent depuis trop longtemps.
Chez les filles bonne performance de la tahitienne Vahiné Fierro qui termine 5ème du Roxy Pro. Pour le classement CS, elle rentre dans le Top 6 féminin et pourrait rejoindre Johanne Defay sur le tour. Mais la concurrence sera rude à Hawai pour rester dans la course qualificative.
Pour faire les comptes, pour l’instant, seule Johanne sera sur le CT 2022. Le nombre de surfeurs français au plus haut niveau pourrait être minimal. Jérémy ne nous lâche pas. Reviens !
La relève pour le plus haut niveau
Le vivier des jeunes surfeurs existe. Ainsi les juniors sont performants à l’Eurojunior mais ça patine pour passer des tours sur les QS. Une marche existe dans les autres sports pour passer chez les seniors. Dans le surf de nombreux jeunes surfeurs talentueux sont précoces et fracassent sur le circuit.
Quel avenir pour nos espoirs Sam Piter, Kyllian Guérin, Noa Dupouy, les fréres Ledee, Nicolas Paulet, Mael Laborde, Luan Nogues, Eimeo Czermak, Kauli Vaast… et les féminines Nahia Milhau, Juliette Lacome, Hina Conradi, Aelan Vaast… ? Comment les accompagner, les aider à progresser pour qu’ils nous révèlent tout leur potentiel.
Que fait la Fédé ?
La fédé roupille. Le surf français est actuellement représenté au niveau international par nos champions sur des disciplines de niche : Justine Dupont sur les grosses vagues et aussi les longboardeurs Alice Lemoigne et Edouard Delpero.
Quand Michel Plateau promet des médailles aux JO, que son Président émet quelques réserves et qu’à l’issue des JO, Stéphane Corbinien (en charge de la perf à la fédé) s’épanche dans la presse en disant qu’en interne, ils savaient avoir peu de chance de médailles.
Avant les jeux, le DTN Michel Plateau avait annoncé viser deux médailles. Il n’y en a finalement eu aucune.
Quel bilan tirez-vous de ces JO pour l’équipe de France ?
Le DTN est dans sa posture, il a raison, il a de l’exigence, il demande de la performance. J’étais un peu plus modéré parce que, depuis longtemps, je savais que ces JO seraient très compliqués., ... Donc oui on est venus pour performer et décrocher des médailles mais, en restant lucide, on savait que ce serait très compliqué.
Bref, il démonte son DTN, … sait-on jamais en cas de remaniement, en laissant le sentiment que « la fédé » dont il est le porte-parole a pris pour des cons leur grand argentier (l’Agence Nationale du Sport qui leurs donnent du pognon) auquel ils ont vendus des salades mais également les médias et les surfeurs solidaires qui suivent les péripéties de l’Equipe de France. Au niveau des valeurs et de l’éthique, c’est plutôt moyen.
L’EQUIPE – Adrénaline – 28 Juillet 2021
La Fédé organise les championnats de France aux Sables d’Olonne avec 450 compétiteurs, 40 titres décernés. Le titre Surf Junior très disputé car les meilleurs sont présents. Vainqueur Luan Nogues. Nahia Milhau 1ère junior ondines. En surf Open, il y a des trous dans la raquette, beaucoup d’absents. Le bon élève Jorgann Couzinet décroche le titre. Juliette Brice championne de France féminine.
Vu du bord, c’était juste une usine à gaz. Une armada de surfeurs policés. Une organisation boys scouts, discours, remise de médailles, félicitations du jury. Il manquait juste les cotillons et les majorettes.
Où son passés les milliers de licenciés promis ? Quel est le projet de la fédé avec les clubs, les écoles, les pratiquants, les compétiteurs ?
On nous avait promis le changement à la fédé. Rien de tel que de vouloir « Tout changer pour que rien ne change » !
Beaucoup de com, mais pas de vision, .. et pas de résultats. Voir et laisser venir… Le milieu est devenu trop consanguin.
Qui va faire rayonner le drapeau et ramasser des médailles ou des titres en shortboard ?
La fédé saura-t-elle ou voudra relever le gant pour constituer une vraie force de l’élite du surf français.
Bâtir, structurer et réussir la transition pour atteindre l’excellence pour les surfeurs français. Créer un mouvement, une avancée. Consulter les bons coachs français ou étrangers. Faire un état des lieux, des états généraux du haut-niveau français. Prendre des décisions. Mettre les moyens. Constituer des équipes encadrement et surfeurs. Comment se fait-il que l’entraîneur de Johanne Defay ait été obligé de batailler ferme pour l’accompagner aux JO. Lui enlever son entraîneur, pour embarquer les VIP de la fédération ! Pas moins de onze accompagnants de la fédération ont été du voyage pour soutenir nos compétiteurs français, lesquels à l’exception de Johanne Defay n’étaient pas vraiment convaincus qu’ils étaient en mesure de remporter quoi que ce soit. La plupart du temps des huiles de la fédération sont restés confinés à l’Hôtel à déguster du Saké . On aimerait bien savoir précisément qui fait quoi et qui paye. Même l’ex-président Arassus était du voyage… Vive la France !
Des méthodes archaïques révélatrices d’un entre-soi qui ne peut amener à la haute performance. La question essentielle est bien de savoir que mettre en place pour aider les français à percer. Ce n’est pas aux athlètes à s’adapter au système fédéral avec ses règles et des règlements souvent obsolètes mais à la fédération, à la dtn, à mettre en place des outils adaptés aux besoins des surfeurs. A l’exception de la dizaine de privilégiés qui sont aidés par les majors du surf, les autres peuvent se gratter. Les sponsors surf ont retiré leurs billes avant et depuis le covid. C’est la marée basse pour les budgets des futurs pro. Le chantier est immense.
Retour dans le futur des années 70, où les surfeurs allaient dormir dans leurs voitures avec moelleux duvet leur housse de planche. Les nostalgiques diront que cela fait partie du surf et que le surf à la dure forge le caractère. Mais le surf n’est plus un art de vivre, mais un sport devenu olympique. L’ heure est grave ! ou Pas… ce n’est que du surf. Mais si elle veut être performante, la fédération devra arrêter le copinage et se professionnaliser. On lui souhaite Bonne Chance !