En lançant le géant du surfwear en 1969 avec un prêt de 2 500 $ de son père, Green a contribué à créer une industrie qui allait captiver l’imagination du monde entier.
Alan Green, le shaper du short de surf, pionnier de l’industrie du surf, est décédé à l’âge de 77 ans , des suites d’un cancer.
Ayant grandi à Victoria, en Australie, en 1968, Green, avec ses potes Dough « Claw » Warbrick et Brian Singer, a lancé une jeune entreprise de combinaisons à Torquay, baptisée Rip Curl.
Un an plus tard, avec un prêt de 2 500 dollars de son père, Green, âgé de 22 ans, réalise les premiers boardshorts pour surfeurs. Avec John Law, il fonde la marque Quiksilver, nom choisi par la femme d’Alan. On m’attribue le mérite d’avoir conçu le premier boardshort « technique ». En fait j’ai utilisé des boutons-pression et du velcro que j’avais en stock lorsque j’ai commencé à fabriquer des combinaisons Rip Curl , rapporte Alan dans le livre « The Mountain and the Wave : The Quiksilver Story ». La taille plus haute à l’arrière qu’à l’avant, les boardshorts épousent le dos tout en restant bas sur les hanches. Des boardshorts fonctionnels et confortables avec des empiècements bicolores que les surfeurs vont adopter.
En 1968, c’était une véritable bulle créative à Torquay, tout le monde essayait de trouver quelque chose à vendre. De nombreux surfeurs créatifs voulaient juste s’amuser. Brian Singer, Greeny et Doug voulaient continuer, ils avaient une intuition que les autres n’avaient pas.
Au milieu des années 70, Jeff Hakman, originaire d’Hawaï, est venu surfer le Bell’s et a convaincu Alan de lui délivrer un accord de licence pour Quiksilver aux États-Unis . En collaboration avec Bob McKnight, ils ont lancé Quiksilver America en 1976. Portés par des surfeurs emblématiques dont Mark Richards, Wayne « Rabbit » Bartholomew, Bruce Raymond, Terry Fitzgerald, Gerry Lopez, Michael Ho, Quiksilver est devenu à la fin de la décennie le boardshort de performance par excellence.
Dans les années 1980, la marque Quiksilver a explosé. C’est l’ère Echo Beach à Newport et le lancement de l’Eddie Aikau Big Wave Invitational à Hawai.
Parallèlement Jeff Hakman ,Bob McKnight et Harry Hodge ont lancé Quiksilver Europe en 1984.
Monté par une bande de copains surfeurs, Quiksilver fait aujourd’hui partie des cinq plus grandes marques de sport, au côté de Nike et d’Adidas. Mais derrière la success-story se cache une épopée sulfureuse : celle d’une marque née dans les vapeurs de haschich et les rails de cocaïne, qui a grandi entre petites trahisons et intuitions de génie.
La consécration pour la marque est enclenchée grâce à un jeune surfeur de Floride nommé Kelly Slater . Slater, âgé de 18 ans, aurait signé son premiercontrat avec Quiksilver en 1990 sur les galets à Trestles. Kelly est le surfeur star de la série « Bay Watch » et aussi enchaîne les titres de champion du monde. Kelly devient une célèbrité médiatique lors de sa liaison amoureuse avec Pamela Anderson. Slater et Quik vont porter le sport et le business du surf vers les sommets au cours de la décennie suivante.
À la même époque, McKnight et son équipe lancent la marque féminine de vêtements de surf Roxy, inspirée par le prénom de la fille de Green. C’est un énorme succès, et une autre surfeuse de Floride, Lisa Andersen, devient ambassadrice pour Roxy.
En 1998, Quiksilver est la première marque de surf à être cotée à la Bourse de New York.
De ses humbles débuts à Torquay à sa place de superpuissance mondiale du surf, il est peu probable que Alan Green ait pressenti l’ampleur formidable de sa création mais plus d’un demi-siècle plus tard, sa vision et son héritage perdurent.
Nos plus sincères condoléances à la famille et aux amis de Alan Green.
