Les paradis artificiels ont le mérite de nous faire monter au ciel, mais quand on revient sur terre, on déchante. Le surf connaît bien cette histoire pour avoir largement payé son tribut à la drogue, toutes les drogues, avec des envolées cosmiques permettant de redoubler de voyage en tout genre dans les 70’s ou sinon avec des poussées énergétiques transformant, durant les décennies suivantes, les vagues en véritables champ d’assaut pour surfeurs warriors insatiables. De quoi alimenter l’artifice médiatique de tous les spectacles, mais en laissant dans l’ombre le retour sur terre corporel. Néanmoins la mort d’Andy Irons a jeté un froid.
Aujourd’hui après avoir écumé tous les beachbraks, les pointbreaks, les reef, les slabs… de la terre, le surf semble se shooter à la vague artificielle. Pas un mois sans l’annonce d’un surfpark dans le monde (voir wavepoolmag.com). Pas un jour sans une vidéo d’un gamin(e) de moins de 10 ans faisant un air 360 dans une section bleue outremer javellisée et avec des milliers likes à effacer la légende de AI.
Il y a une dizaine d’années, la création de vagues artificielles nous a, pour grand nombre d’entre nous, fascinés et fait rêver par la vision offerte d’un déferlement parfait… On a tous eu envie de le surfer ! Mais depuis le monde a changé. Les conséquences du réchauffement climatique se manifestent désormais partout chaque jour (fonte de glaciers, incendies, sécheresse…). Outre cela, les scientifiques nous interpellent urgemment sur la perte dramatique de la biodiversité: 68% de la faune mondiale a disparu en 50 ans ! Il n’y a plus d’excuse à notre insouciance à surfer. Notre prise de conscience est incontournable et notre priorité est d’agir – même à notre plus petit niveau individuel – pour remédier à cette situation.
Dans ce contexte, un projet de construction à St Jean de Luz d’un surfpark de 7 hectares, sur une zone agricole et boisée, incluant piscine à vague, hôtels et zone commerciale, est actuellement en cours. Ce projet de surfpark émis par Quiksilver sur une zone adjacente à ses bâtiments, va engendrer la déforestation d’un bois de plusieurs siècles, abritant une faune variée et rare, sans parler de la surconsommation d’eau et d’électricité inhérente à l’exploitation de la piscine à vagues. Face aux enjeux écologiques actuels nous concernant tous, ce surfpark est un crime contre la nature et une offense de la part d’acteurs qui, par ailleurs, ont pu être les porteurs des valeurs du surf et de la glisse, dans leur rapprochement de la mer et de la montagne, le fameux logo emblématique de la marque, créé sous couvert de l’esprit cool de la fin des années 1960 !
Le surf est plaisir individuel. La nature est un bien commun. Celle-ci, bien que vitale à notre existence, ne cesse d’être attaquée et détruite de toutes parts. Sur les 7 hectares de ce projet de surfpark, 4 appartiennent à la ville de St Jean de Luz et sont le bien commun de ses citoyens. La responsabilité des élus est de le préserver. Tristement, Quiksilver fait le chantage à l’emploi, argumentant qu’un tel surfpark serait nécessaire au maintien de l’entreprise dans la commune basque. Si Quiksilver en est à ce type d’argument, c’est que toute façon l’entreprise n’a alors pas beaucoup d’avenir, mais surtout pas beaucoup d’imagination, car aujourd’hui d’un terrain agricole, il y a d’autres choses à faire pour en tirer une image d’alimentation et santé sportives pouvant redorer et booster la marque…
Quant à ceux qui argumentent qu’un surfpark est nécessaire pour espérer une médaille olympique, rappelons qu’à Tokyo, Paris (Teahupoo) et Los Angeles, les trois prochaines olympiades, les épreuves auront lieu dans l’océan. Par ailleurs ces mêmes pro-surfpark sont les premiers à rêver de surfer un jour avec des dauphins. Et à titre d’information, signalons que le gouvernement français a annoncé sa volonté de légiférer pour interdire dauphins et baleines des parcs d’attraction. Comment alors oser pouvoir aller surfer une vague artificielle qui aura éradiqué toute la faune sauvage du bois sur laquelle elle aura été bâtie !
Les surfparks sont tout simplement un non-sens face aux priorités écologiques d’aujourd’hui. Le surf, qui nous éveille à la nature, a autre chose à faire que de la bétonner ! Finis les paradis artificiels ! Finie la vague artificielle ! Revenons sur terre. Sauvons la terre !
Gibus
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Une ambition écologique serait de repenser l’organisation du BAB jusqu’à la frontière et reconvertir une partie du site de l’aéroport de Parme et ses 130 hectares centre ville pour un réseau de transport en commun en site propre articulé avec le transport ferroviaire. Aussi développer un centre sportif basque, centre surf haute performance, réseau véhicules propres, pôle santé… Il est possible de conserver des vols pour des avions de faible capacité. Voilà une belle ambition pour les élus les plus jeunes, les anciens restant accrochés à leur certitudes du XXe.
Alua ! C’est bien la nature et la beauté de la Côte Basque qui nous séduisent et pas un aéroport pour compagnies low-cost et les clients de l’hôtel du palais.
NON o surf packs
Bonjour, pour ce qui est de la piscine à vagues il ne faut pas oublier que cela va changer la mise en terme de démocratisation du surf ??♀️ à savoir que actuellement ceux qui sont sur le CT sont soit des surfeurs issue de Favélas Brésil ?? c’est un peu marché ou crève, mais pour presque tous les autres des USA de l’Australie …. Ce ne sont pas des familles peu aisées… des profs particuliers, des enfants qui surfent depuis toujours sans mettre quasiment un pied à l’école et au lycée ?.
Aujourd’hui la piscine à vague risque fort de voir débouler des talents dont on ne pourrait se douter en terme technique sans oublier que cela peut ouvrir des sections de réinsertion divers prometteurs..
Plus besoin de sacrifier la scolarité ils pourront surfer à n’importe quelle heure…
Et les pros ou les compétiteurs amateurs pourront comme les autres pays travailler leurs figures …
Bref la
Piscine à vague oui ?, chercher des endroits propices pour éviter de massacrer la nature oui ?
Empêcher d’aller sur la lune non ? empêcher les piscines à vagues non ?.
Aider à faire par exemple des séances gratuites avec des programmes de surf dans les quartiers cela pourrait éviter pas mal de problèmes liés au manque de passion et le surf ??♀️ permet on le sait tous de glisser ses problèmes dans l’eau …
pour ce qui est de l’étiquette du surf c’est sur ça va faire du mal au surf pur et dur mais on le sait tous qd le Sweel arrive chacun trouve midi à sa porte…
Par contre le WSL devra et ils ont commencé à trouver le bon compromis avec les compétitions en piscine… si non il pourrait y avoir un circuit piscine qui viendrait perturber le talent de ceux qui ont ce sens marin qui fait tant rêver chez les Pros actuels ..
Bonne méditation ??♀️
Malgré tout l’amitié et le respect que je porte à l’auteur je ne suis pas du tout d’accord avec lui sur ce sujet. Alors , effectivement la piscine de Saint Jean de Luz est peut être mal placée ( ou pas, je n’en sais rien ) mais je pense que les piscines a vagues feront indéniablement partie du paysage dans le futur. On ne peut pas arrêter le progrès et je ne pense pas qu’on veuille arrêter ce progrès, il suffit de travailler sur des solutions environnementales adapter à notre société actuelle. Surtout qu’il est maintenant possible de créer des vagues avec très peu d’énergie , du coup les piscines peuvent utiliser 100% d’énergie verte. Elles peuvent être construites sur des terrains industriels ( et non agricoles) et éviter la creation d’une usine ( polluante ) à la place, elles vont favoriser l’emploi dans leur région et les activités autour. Il faut savoir qu’une piscine consomme 2 fois moins d’eau qu’un golf , que par exemple dans les Landes il y a tellement d’eau en sous sol qu’il faut planter des pins ( qui boivent 100 l / jour chacun ) afin que le niveau d’eau ne monte pas trop et que les Landes redeviennent des marécages remplies de moustiques. Il y a donc des endroits plus appropriés que d’autres ! J’ai l’intime conviction qu’il vaut mieux surfer une vague artificielle plutôt que de descendre un grand huit ou se balader dans un centre commercial. Sans parler de l’opportunité pour la jeunesse ( et les moins jeunes aussi d’ailleurs) d’apprendre le surf en toute sécurité , de se perfectionner afin d’atteindre le plus haut de performance ( rappelons que l’hiver est rude en Europe surtout pour les plus jeunes ). Du coup, il me semble qu’il vaudrait mieux concentrer ses efforts sur une technologie verte et approprié plutôt que de gaspiller son temps a vouloir bloquer l’inévitable ( et que finalement on se retrouve à nouveau en retard par rapport aux nations) Nous avons la meilleure technologie et les meilleurs ingénieurs autant montrer ce que l’on peut faire et servir d’exemple plutôt que se réveiller trop tard. Voila c’était juste mon petit point de vue. On peut être contre les piscines a vagues jusqu’au jour où l’on a l’opportunité d’essayer. Aloha
Non pas que l’invention des piscines à vagues soit à rejeter, mais il y a des priorités de choix de société et face à l’extinction de la biodiversité, la communauté surf doit prendre conscience qu’elle profite allègrement de la nature sans avoir besoin de la détruire pour son plaisir. Quand est-ce qu’on rend à la nature ?! Pour l’instant nombre de piscines à vagues sont projetées et ont été construites dans des espaces verts. Le cas de St Jean de Luz est tristement exemplaire de ce point de vue… Mais bien sûr, chaque cas est à considérer de près, et tout comme il y aura des piscines à vagues qui ne se feront pas, il y en a qui se feront, et dans ce cas, espérons-le, dans le respect des enjeux qui nous concernent tous.
Aloha
Gibus