John John Florence gagne un 3e titre mondial et rejoint le Club des Légendes triple champions:Tom Curren, Mick Fanning, Andy Irons et Gabriel Médina. Caitlin Simmers devient la plus jeune Championne du Monde féminine de l’histoire.
John John et Caitlin ont remporté le titre mondial WSL 2024 lors d’une journée qui a alterné entre une action captivante vague après vague et des longues accalmies à Lower Trestles. L’an prochain les finales du top 5 auront lieu à Fiji.
John a fait preuve d’une nouvelle personnalité. Plutôt calme et réservé, l’émotion affichée le jour de la finale était une indication de l’importance pour lui de ce troisième titre mondial . Il n’avait pas remporté de titre mondial depuis 2017 souvent pour cause de blessures, nombreuses au cours des sept dernières années.
Caity est entrée dans l’histoire en devenant la plus jeune Championne du Monde WSL. La jeune femme de 18 ans a dominé la saison en remportant 3 épreuves en 2024. Elle a une personnalité unique, une grande simplicité et représente une bouffée d’air frais, pas seulement pour le surf féminin, mais pour le surf professionnel dans son ensemble.
Séries Qualification Hommes
Les hommes ont débuté la compétition avec Italo Ferreira qui a affronté Ethan Ewing. Les deux surfeurs sont complètement différents en termes de style et d’approche. Le Brésilien est super actif, prenant vagues sur vagues, et surfe à 100 km/h. Ethan est plus méthodique, calculé et se concentre sur la qualité des vagues. Tandis qu’Ethan déroule son surf millimétré sur le rail, Italo, comme prévu, a pris son envol et cela a payé.
Italo a ensuite affronté Jack Robinson, un combat très animé notamment lors d’une paddle battle féroce. Les Australiens seront forcément déçus des résultats de leur représentants, Molly Picklum finissant 5e des féminines.
Quand Italo est lancé, il est souvent inarrêtable. Il a une énergie débordante et se nourrit de cette exubérance. La demi-finale d’Italo contre Griff a été un véritable combat à suspense. A dix secondes du coup de trompette, Italo était en tête avec la priorité. Une série de deux vagues a forcé Italo à prendre la première notée 6.87, avec Griff à la recherche d’un 7,15. Alors que le duo attendait que les scores tombent, Italo faisait les cent pas dans la zone des athlètes, bondissant comme un lapin Duracell complètement chargé. Sur ce jour de finale, Italo « Raging Bull »a consommé et dépassé le quota maximum de Red Bull. Il a également battu le record de vagues en surfant 36 vagues sur les 5 séries.
Séries Qualification Femmes
La journée a débuté avec le premier match féminin où Tatiana Weston-Webb a affronté l’Australienne Molly Picklum. Tati est arrivée à Trestles après une deuxième place aux Fidji, ce qui l’a propulsée dans les 5 qualifiées.Les murs de droites étaient parfaits pour l’approche puissante backside de Tati. Au 2 e tour sur sa lancée, Tati élimine Brisa Hennessy.
On pouvait penser que Tati allait imiter l’énergie de son homologue brésilienne Italo et enchaîner jusqu’à la finale. Cependant, dans la bataille des goofy Caroline Marks s’est montrée plus forte.
Finale Homme
Alors qu’Italo a donné le coup d’envoi de la journée, John a dû attendre patiemment. Dans les dix premières minutes de leur série pas de vagues prises. Puis Italo va placer un air backside noté généreusement 7,33 car il tombe mais se relève in extrémis. John a réussit à enchaîner plusieurs manoeuvres et un reverse sur sa première vague pour un score de 7,17. Italo reprend son envol pour une autre énorme rotation complète, propre avec un beau finish. Score 8 points. John à sa 2e vague de la journée, réussit une bonne combinaison de manœuvres avec un air reverse. Les juges lui attribuent 8,33, ce qui lui permet de remporter la première manche.
La deuxième manche est plus nette. John atteint son meilleur niveau au bon moment. Italo commence avec un 8.17 pour une série de gros snaps backside. John répond de la plus belle façon avec un 9,70, le score le plus élevé de l’histoire de toutes les finales WSL à Trestles. Un énorme layback typique de JJF, unique, super radical puis un enchaînement de rollers, cut-backs et snaps jusqu’au bord. John a complété son 9.70 avec un 8.43 pour un bel enchaînement et la finale était pliée. Italo semblait être à court d’énergie avec un 2e score à 8.
Finale Féminine
La première manche de leur finale au meilleur des trois manches s’est déroulée en deux parties. D’emblée Caroline s’est appuyée sur son attaque backside mortelle pour une paire de 7. Caity a répondu avec un 8.50 et 6.50.
À 30 secondes de la fin le suspense a ensuite éclaté à 30 secondes de la fin. Caity avait besoin d’un score et, avec la priorité, elle a surfé parfaitement pour obtenir le score. Elle semblait se diriger en tête vers la deuxième manche. A 8 secondes de la fin, Marks a pris une bombe et elle a tout déchiré, bottom to top, avec des gerbes de spray lors du pivot en haut de vague. Puissance et précision pour un 9.60.
Le suspense a continué dans la deuxième série quand Simmers a ouvert le score avec un 9,17. Il était clair qu’elle venait de passer au niveau supérieur. La surfeuse a montré tout son répertoire avec un gros layback, puis un roundhouse d’école avec un énorme rebond sur la mousse et un enchaînement de rollers. Le top du surf mondial.Caity a fait encore mieux à sa deuxième tentative avec un 9.20. Elle a montré beaucoup plus de puissance et on aurait dit qu’elle surfait sans stress, relâchée. Caroline a passé le reste de la série en combo et le titre mondial devait être décidé lors d’une troisième série.
La confrontation finale a été quelque peu décevante, par manque de vagues. L’océan était nettement plus calme. Caity a ouvert avec un 6.33 et Caroline a répondu avec ses rollers caractéristiques pour un 7.17.Caity a ensuite accéléré pour un 8,83 avec son répertoire complet, une fois de plus en démonstration.
Pour le plus grand plaisir des Simmers et le désarroi de Caroline et de son équipe de soutien sur la plage, l’océan est devenu flat pour le reste de la série avec le titre mondial pour Caitlin. Caity est au début d’une carrière au sommet avec à son actif tout le répertoire complet du surf moderne.
A 31 ans et un 3e titre mondial, John John a conclu une excellente saison de la plus belle manière. Il s’est imposé dans des conditions de vagues moyennes qui ne l’avantagent pas. Avec le top 5 à Fiji l’an prochain et de gros tubes, il voudra sûrement se qualifier pour conquérir un 4e titre et égaler au palmarès l’australien Mark Richards.
Pour Mémoire, Lower Trestles Pro à l’origine 1977.