Stéphanie peint complètement le surf. Son intensité qu’elle fait vivre au travers de couleurs vives à l’extrême. Comme des jaillissements, dans l’énergie et la vitalité. Par des traits fins, des noirs et des blancs pleins d’une autre forme de puissance. De la bichromie pour ces temps à part, avant, après la vague. Stéphanie suspend la vivacité du surf par son trait. Elle en expose l’élégance, la pureté et la profondeur. Elle en équilibre les extrêmes et les nuances.
Instagram + site
Ici, le style passe avant la performance.
Tout surfeur ou surfeuse n’est pas longboarder !
S’il avait un sexe, le longboard serait plutôt du genre féminin.
En tant que sport, il reflèterait la no stress attitude.
C’est aussi : un mode de transport, une évolution sur l’onde océanique, une forme de Cruising aquatique.
Ici, l’esthétique prime : du bout des doigts aux attitudes.
Mais la technique n’est pas étrangère à l’affaire : l’évolution sur un longboard nécessite la maîtrise de quelques codes dans le placement des pieds. Il faut faire ses gammes avant que la chorégraphie ne suggère le déplacement harmonieux du félin.
Un dessin, une silhouette sur la vague, un film océanique chaque fois réinterprété, unique, fugitif !
La pratique requiert une disponibilité de corps et d’esprit, une forme de lenteur attentive, une certaine lascivité. D’aucun parlerait de lâcher prise…
Ici, la vague est une toile blanche, le longboard un pinceau. La surfeuse, un mouvement subtil
Long travelling : le déplacement est double. La planche le long de la vague, la surfeuse tantôt immobile sur le nose, tantôt fine silhouette, qui se fond dans une succession de pas chassés ou pas croisés.
Comme un théâtre harmonieux, stroboscopique, alternant entre des apparitions face, puis pile. Un ralenti pour la représentation d’une « danse du corps obscur ». Comme dans le Butô, composé de 2 idéogrammes, où bu signifie danser et tô taper au sol, la planche interagit entre les pieds et l’eau.
Une danse subversive qui se caractérise par sa lenteur, sa poésie et son minimalisme.
Le corps est presque nu, interprété, mû par des mouvements extrêmement lents, avec ou sans public. Car le longboard est aussi thérapeutique, une relaxation tout en introspection.
Une contemplation de « Soi » à la fois égoïste et égocentrique.
Et en même temps, il est invitation à la contemplation : de la nature, du ciel, du vent, des vagues. Une soumission au caprice de la création, un destin cosmique.
Un acte quasi religieux proche du Taoïsme, éloge de la nature et de la spontanéité. Le Taoïsme propose des exercices et un style de vie qui permettent de relier ou d’harmoniser le Ying et le Yang, c’est à dire le visible et l’invisible.
Sur la planète longboard performance, on a longtemps opposé « surf sur la planche, avec la vague » à « surf avec la planche, avec la vague. »
Ici, les valeurs sont celles de l’économie du mouvement, de la simplicité, de la grâce authentique. Le style est une obsession, une religion, sans doute l’essence même du longboarding.
Sur la vague je m’ose
Trait d’union ciel océan
En proue sur le nose
L’artiste Surfeuse, Surfeur, sonde les méandres de son esprit, sa relation au cosmos et l’inscription de son être au cœur de l’univers.
Longboarding. « VANS 2013. The Ductumentary. » Joël Tudor.