Le circuit WCT reste un rêve inaccessible pour de nombreux compétiteurs. Dans un sport comme le surf, le meilleur surfeur et le plus confiant peut se faire éliminer dans les premiers tours. Cela fait partie de la glorieuse incertitude de ce sport. Pourquoi certains surfeurs décident-ils de faire un stop dans leur carrière alors qu’ils peuvent encore se battre pour un titre mondial ?
Julian Wilson fait part de son vague à l’âme. A 32 ans et deux enfants, il ressent le besoin de faire un break dans sa carrière.
La période d’incertitude liée au Covid a bousculé le surf pro, notamment les Australiens plus soumis aux contraintes des voyages. Pour Julian, le « Dream Tour », avec ses vagues mythiques, Fiji, Jeffreys Bay… n’existe plus. Quelles que soient les conditions de surf, les Brésiliens sont présents, performants et obtiennent les meilleurs résultats. Il reconnaît le leadership des Brésiliens et leur extrême motivation pour la compétition. Il y a peu de surfeurs capables de résister à la charge combative et à la prééminence brésilienne sur le surf mondial.
On sent Julian désabusé par l’évolution du tour WSL et il choisit de se ressourcer en famille. Il a reçu le soutien de ses proches mais aussi de nombreux témoignages positifs de personnes qui, comme lui, ont mené une réflexion existentielle. Malgré tout, le business reste présent. Opportuniste, Oakley a choisi Julian comme visage d’une nouvelle campagne : « Be Who You Are ».
En France, Jérémy Flores arrête sa carrière de surfeur pro. On peut s’interroger légitimement sur le rôle des sponsors, qui semblent avoir serré les cordons de la bourse.
L’audience du tour mondial WCT est en chute, ainsi que le modèle économique du surf mondial. Seule persiste la vitalité des Brésiliens.
Sur le circuit WQS, on a apprécié de belles séries aux Açores avec une victoire française. En Europe, on assiste à une hégémonie franco – portugaise. En contrepartie, il y a peu d’émulation au niveau performance et manœuvres innovantes. La confrontation avec les autres continents sur les Challenger Séries va faire mal. La troupe française risque de sombrer face aux légions brésiliennes, australiennes et US.
Après avoir représenté l’Australie aux Jeux Olympiques, Julian n’a plus eu l’envie de reprendre le tapis roulant du CT. C’est surprenant mais pour Julian Wilson, les JO ont été le plus grand évènement sportif de sa carrière. Il a été bluffé par les athlètes et l’évènement du moment olympique.
On attend toujours les retombées économiques et médiatiques des Jeux Olympiques sur la filière du surf mondial.
On risque d’attendre longtemps.
« L’éternité, c’est très long, surtout vers la fin ».