Vous commencez à nous connaître : à Surfing Vox, on peut avoir un petit côté iconoclaste. Qui aime bien, châtie bien ! Alors cette fois on a décidé de venir, si ce n’est écorner, du moins interroger, l’image lisse et immaculée de King Kelly. Onze fois Champion du monde, dont la dernière fois en 2011, du haut de son quasi demi-siècle – il aura 50 ans le 11 février prochain -, l’homme n’a pas que des leçons de surf à donner. Allez on vous initie au Kellytalisme, suivez le guide !
On savait déjà que les beaux yeux de Kelly (bleus ou verts, il paraît qu’il y a débat : en fait, comme pour l’océan, cela dépend de la couleur du ciel) ne lui servaient pas qu’à détecter les meilleures vagues.
Détecteur de bombes
N’est ce pas lui, qui a initié à notre pratique préférée (on veut parler du surf bien sûr !), Gisèle (Bundchen) ou Cameron (Diaz)? Sans parler de sa première conquête VIP, hypnotisée sur la plage de Malibu à la faveur d’une série portant le nom de la célèbre plage*, ou encore de Bar Rafaeli. Excusez du peu, ça en fait des bombes !
Mais au cours de la dernière décennies – celle de la maturité, il est vrai, pour Kelly -, tout en continuant à damer le pion à tous ses prétendants challengers sur le Tour, il a aussi eu le flair d’investir dans quelques affaires prometteuses.
Connu pour son hobby de guitariste, communiquant volontiers sur son côté green-friendly (et ce, bien avant Greta et la vague verte dans les urnes), Kelly serait il aussi fin businessman ? Ce qui suit tend à prouver que la question n’est plus de mise.
Un homme d’affaires avisé
2014 : il démarre par du classique en lançant sa marque de surfwear (écolo) ainsi qu’une marque de boisson énergisante.
2015 : c’est au milieu des années 2010 aussi, que le monde découvre la piscine à vagues de Kelly, le Surf Ranch de Lemoore au centre de la Californie. Apparemment, Kelly emboîtait le pas au modèle mieux connu en Europe de la société basque, Wavegarden, dont la première piscine à vagues a été révélée au grand public en 2011… année où Kelly fut sacré pour la 11ème et dernière fois Champion du monde.
En retard sur les Basques Kelly ? En fait, la création de la Kelly Slater Wave Company remonte à 2008, et sa réflexion sur les machines à vagues à quelques années encore avant (2006). Une reconversion anticipée donc pour le champion.
LE MYSTÈRE ‘WAVE GARDEN’ ENFIN RÉVÉLÉ
2016 : WSL Holdings, la maison mère de la World Surf League rachète des parts à Kelly et devient l’actionnaire majoritaire de la Kelly Slater Wave Company (KSWC). Malgré nos recherches nous n’avons pas trouvé la participation résiduelle de Kelly au sein de la KSWC, mais elle n’est sans doute pas nulle.
On connaît la suite
– 1ère compétition ouverte au public au Surf Ranch en mai 2018. Coût du ticket d’entrée VIP : 8000 € d’après l’Equipe (pack VIP séjour de 3 nuits dans un hôtel 5 étoiles, all inclusive, 1h de surf, coaching et vidéo compris);
– un ancien de la Walt Disney Company, Nick Franklin, devient président de la KSWC en août de la même année;
– annonce par la chaîne ABC, le 13 novembre 2019, du lancement d’un reality show, Ultimate surfer, tourné au Surf Ranch, co-produit par Pilgrim Media Group et… WSL studios… avec Kelly dans le rôle de correspondant spécial. 23 août 2021 : première diffusion aux States…
La multiplication des pains
2020 : annonce du projet de nouveau surf resort de luxe (Coral Mountain Resort), un investissement estimé à 200 millions de dollars par le Magazine Forbes, au pied de la Coral Mountain, à La Quinta, toujours en Californie. Au sein de ce complexe dédié au sport et au loisir-bien être, derrière lequel on trouve des investisseurs chevronnés – Meriwether Cos. and Big Sky Wave -, le lagon de surf sera créé par la Kelly Slater Wave Co.
FORBES
Vers l’économie virtuelle
Le grand public est seulement en train de découvrir les NFT ( Non-Fungible Tokens, des jetons non fongibles, en français) en France. Le Monde titrait le 17/03/2021 : les NFT, nouvel eldorado numérique ? Mais là encore Kelly a quelques tours de bras d’avance. Il s’intéresse aux cryptomonnaies depuis quelques temps et a, semble-t-il, étudié les sociétés Bitcoin et Ethereum (pilote dans les NFT).
D’après le Magazine Stab, il aurait investi dernièrement à titre privé dans la version numérique d’une des œuvres d’art du surfeur australien James Ettelson (Etto). Il en est un grand fan! Etto ayant pris soin de brûler les originaux, leurs avatars numériques (NFT) se sont arrachés comme des petits pains.
Parmi ses pairs, Nathan Florence s’intéresse aussi de près aux NFT, nous aurons l’occasion d’y revenir. Mais Kelly n’est pas du genre à rester à la traîne.
Sur son Insta, il s’en était pris en mai 2021 à la décision d’Elon Musk, le patron de Tesla, de renoncer à envisager le paiements en bitcoin de ses bolides (ce dernier a depuis fait marche arrière).
Et pour cause, la cryptomonnaie pourrait bien être son futur investissement. Il caresserait en fait le projet de créer sa propre cryptomonnaie… peut être en lien avec le recyclage du bois ou les crédits de CO2 (document certifiant que l’émission de CO2 a bien été évitée ou supprimée).
Et tant pis si l’économie virtuelle se développe au prix de monstrueux et énergivores entrepôts de données ? Bah, le Kellytalisme a des raisons que la planète (surf) ignore !
Sacré Kelly, toujours sur la bonne vague ? L’avenir le dira.
Dernière minute : nous venons d’apprendre que Kelly a lancé en cette mi-décembre 2021 une nouvelle marque de dérives au nom évocateur : Endorfins.
* : dans les saisons 3 et 4 d’Alerte à Malibu, Kelly donne la réplique à Pamela Anderson