«Si tu vas à San Salvador
Va voir la femme
Qui sait lire dans les yeux du sort
Aussi dans les flammes
Elle te dira des mots très forts… »
Surf au Salvador
Un tronçon de 13 miles du littoral salvadorien que le gouvernement a nommé Surf City est l’une des récentes Mecques du surf au monde.
Au centre se trouvent La Bocana et El Sunzal, deux des meilleurs spots de surf connus collectivement sous le nom d’EI Tunco d’après les roches volcaniques distinctives à quelques mètres de la plage. (Tunco : forme de cochon)
Punta Roca à la Libertad est également une droite point-break world-class.
La Libertad, années 70.Bob Lévy a grandi au Salvador puis au décès de son père part en Californie où il découvre le surf.Il revient avec une planche de 10 pieds sous le bras. Bob va ouvrir une épicerie-tripot pour ravitailler les surfeurs. Le lieu va devenir incontournable et un ralliement pour les surfeurs car le Salvador devient une destination très appréciée.
A l’époque les jeunes gens souhaitent quitter leur pays natal pour découvrir le monde : « si on peut marcher sur la lune,on peut partir au loin explorer les spots de surf ».
Le 14 juillet 1969, Bernie Baker, surfer-journaliste à Surfing mag, se retrouve en zone de guerre à la frontière Honduras Salvador. La « guerre de cent heures » ou « guerre du football » déclenchée par un match de foot controversé.
Il n’y a que 3 surfeurs dans le pays et Bernie déambule dans la Libertad en compagnie de Robert Rotherham, enseignant et photographe de surf venu de Floride. C’est la première vague des surfeurs, considérés comme des hippies aux cheveux longs par les autorités. Plus tard des équipes de l’immigration viendront réguler leur situation et en expulser beaucoup.
Bob Rotherham, devenu Roberto, va se marier et ouvrir un hôtel-restaurant en bord de mer à Punta Roca sur une propriété achetée à la famille Lévy.
En 72, un WV combi débarque à El Sunzal avec les précurseurs des surfaris. Kevin Naughton, moustache à la Burt Reynolds, et Craig Peterson, kneeboarder, photographe pour Surfer vont écrire de nombreux articles intitulés« Amérique Centrale ». Ils décrivent leur conception du paradis tropical avec un accueil chaleureux de la population, eau chaude, belles vagues, un pays dont ils adoptent le rythme du hamac et de la sieste. Ce sont les Saints Patrons des surfeurs nomades .
Le film « Big Wednesday » a été tourné en partie à la Libertad. (lien).
Le Salvador est connu pour le café, le sucre et les inégalités économiques stupéfiantes qui vont déclencher une révolution. Les propriétaires terriens « les 14 familles » représentent 2 % de la population et possèdent plus de 60% des terres cultivables.
En 1979, un coup d’état manqué conduit à une guerre civile qui va durer 12 ans. De 1980 à 1992 la guerre civile sévit entre les dictateurs militaires soutenus par les US et le FMLN. Elle va faire 80000 victimes. Le sentiment anti-américain et l’insécurité vont rendre le pays très dangereux.
Dans les années 80, les américains ne sont plus les bienvenus. Autour de Punta Roca, cela reste calme à l’écart de la guérilla et des révolutionnaires.Parfois militaires et guérilleros déjeunent au mème moment au Punta Roca restaurant sans entraîner de violence. Les Rotherhams ont établi un petit havre de paix.
ISA World surfing Garnes
Les responsables salvadoriens actuels souhaitent faire du Salvador une bonne destination à visiter,à investir et à vivre.Le but est de changer la perception du pays récemment classé comme le plus meurtrier au monde, sans guerre à l’intérieur de ses frontières.Surf City pourrait créer 50000 emplois directs et soutiendrait indirectement 300000 autres.
Partout où il y a une bonne vague, il y a des stations balnéaires et des hôtels a déclaré Rotherham. Il est le seul membre de la bande originale de quatre à surfer encore sur les eaux salvadoriennes.
L’ISA organise les WSG pour 256 athlètes de 51 pays. Le format de la compétition aurait besoin d’être modernisé pour être accessible aux internautes.
Un seul vainqueur catégorie homme et féminine, et un pays couronnés. Il n’y a pas d’enjeu financier ni de sponsor mais un esprit d’équipe.
Le champion de surf salvadorien est Bryan Pérez. A cause de la violence des gangs il a perdu des amis et sa sœur âgée de 2 ans.Il obtient la 13 e place du classement et il est un exemple du changement vertueux « A better world through surfing ».
L’équipe de France a été généreuse, solidaire et conquérante. Elle décroche le titre convoité Championne du Monde par équipe. Pauline Ado se qualifie avec maîtrise et brio pour les JO.
Joan Duru va dominer la finale et son surf backside ne laisse aucune chance aux concurrents. Il rejoint le club restreint des Landais Champion du Monde aux côtés de Nicolas Capdeville ( bodyboard ) et de Dédé Darrigade » le lévrier des Landes » .
Jeremy Flores, champion du monde ISA 2009, décroche la médaille de bronze.
ISA et son président, haut en couleur, Fernando Aguerre peuvent se féliciter. Les WSG sont un succès et la confrontation avec la WSL un bon échange macho-men. Il serait logique que les champions ISA participent aux JO et intègrent la WSL.
Du point de vue artistique, l’hymne de l’ISA résonne étrangement et apparaît plutôt ringard.
On veut croire au succès de la compétition lors des JO et que le surf pourra allumer le feu olympique.