Parmi les spots de surf mythiques, les Frenchies ont un lieu d’anthologie : la Gravière, à Hossegor.
La médiatisation débute dans les années 80 avec Maurice Cole et les photographes français Sylvain Cazenave, Christophe Dimulle, Thierry Organoff, Laurent Masurel, David Berthet.
Le ticket d’entrée pour profiter des tubes est réservé aux chargeurs possédant une bonne condition physique avec la vista pour trouver les bonnes vagues et un sens aigü du placement dans le tube. Le châtiment est plus fréquent que l’extase !
Au commencement
Le surf débute sur les beach breaks de la côte sud des Landes dans les années 60 avec Alain Weber, cité dans The Encyclopedia of Surfing.
Dès les années 1969-70, on retrouve des images dans Waves of Change, réalisé par un cinéaste californien avec les surfeurs Billy Hamilton (dad of Laird), Keith Paul et Mark Martinson sur les tubes parfaits des Landes.
Dans Evolution réalisé par John Witzig, on retrouve Wayne Lynch, Nat Young avec les débuts de la shortboard révolution.
L’enquête auprés du légendaire surfer/shaper Gérad Dabs nous plonge en 1971, avec Bruce Valluzzi et Gerry Lopez, impressionnants sur les vagues correspondant au Culs Nuls.
En 1974 au line up la Gravière, on retrouve Richard Harvey, Bruce Jones et Nat Young. Nat, the Animal, charge toutes les vagues comme un banque, entrainant la frustration des Frenchies locaux dont Dabs.
Pour mémoire, Gérard Dabs sera champion d’Europe de surf aux Estagnots en 75 dans une finale mémorable contre Bernard Capdepont et le goofy surfer/shaper Tigger Newling.
Maurice et la Gravière
Pour les championnats du monde de surf 1980 en France, Maurice Cole est dans la sélection australienne. Il vient surfer à Hossegor des vagues de 6 à 8 pieds et révéler toute la puissance et la majesté des tubes de la Gravière.
Ce jour là, un pécheur lui déconseille d’aller surfer, trop dangereux, des barres inaccessibles.
Maurice va prendre 2 grosses boîtes « haut-en-bas » ! C’est sur sa troisième vague qu’il rentre dans un tube magnifique. Il est rejoint par Rabbit dans ces conditions « Chariots de Feu ».
La Gravière rentre dans la légende
Un des meilleurs beach-breaks du monde, qui devient la vitrine pour les surfers européens et pour le Quicksilver Pro France.
Maurice Cole va entamer une nouvelle vie en France et se faire oublier de ses vieux démons australiens. Avec François Payot et Rip Curl, Maurice va créer une salle de shape et va participer à l’essor du surf en France.
La Gravière lieu médiatique
Le destin de la Gravière est lancé, mais par son caractère rugueux, le lieu reste réservé à l’élite.
La vague va arriver sur le banc de sable et prendre de la taille au dernier moment façon double-up. La lèvre se projette à l’horizontale et entraîne le surfeur mal placé. Les close-out sont fréquents. Le take-off doit être millimétré avec un maître mot : l’engagement. Certains jours la vague et le tube ne sont accessibles qu’en surf tracté, surfeur déposé par jet ski.
La Gravière=Tube
En 1979, pas de tube grab-rail en backside mais on pouvait admirer le style de Georges Remoissenet (champion de France 79) en lay-back !
La vague est dangereuse mais par chance il n’y a pas eu d’évènements dramatiques. Quelques perforations de tympans, une fracture de vertèbre pour Aritz Aramburu. De nombreux hold down avec la vague qui vous scotche à l’impact.
En 2012, Jérémy Florés explique avoir été prisonnier sous l’eau durant 2 vagues pour la première fois de sa vie de surfeur.
Sur le globe on peut retrouver des beach break comparables à Supertubos ou Puerto Escondido.
Best Off La Gravière
Show must go on avec photographes, vidéastes et surfeurs.
« Miroir, mon beau miroir, dis-moi qui est le plus beau(belle) surfeur(se) »