GIBUS, GÉNÉRATION BAREFOOT CÉLESTE
Heureux qui comme Gibus a fait un beau voyage, comme cestuy-là qui conquit la Vague…
Notre barefoot Surfing Vox Gibus est imprégné par l’esprit de résistance et décrit dans son essai : Comment le surf change le monde ? La formule est légère, mais elle n’est pas à prendre à la légère, ce n’est pas facile d’être un surfeur aussi libre que la vague qui nous emporte.
L’ auteur a dix huit ans quand il prend la route pour se caler dans les pas des Beatniks, clochards célestes de la beat génération refusant la société de consommation pour vivre pleinement la liberté.
C’est la période où les étoiles s’alignent et le surf explose en Californie avec l’apparition d’une génération Beach Bums ou Barefoot surfeurs (surfeurs aux pieds nus) qui vont parcourir les plages du monde entier planche de surf sous le bras.
Epoque retracée dans les films fondateurs du mouvement MORNING OF THE EARTH (1971), SANTOSHA (1974), de jeunes surfeurs à la recherche de la vague parfaite dans un paradis tropical.
« Pour connaitre les pays étrangers, il faut voyager comme un pauvre. » Cette formule guide l’auteur dans son voyage initiatique à travers US et Mexique dans une mouvance optimiste et confiante caractéristique de la jeunesse.
Le lent écoulement du temps aiguise sa pensée et à ceux qui lui demandent raison de son voyage il peut répondre « je sais bien ce que je fuis et non pas ce que je cherche ».
Le mythe du vagabond, la frugalité de la démarche, le mode de vie surf vont donner la direction et représentent un prélude de l’écologie.
Au Mexique Gibus rencontre Ivan Illich qui décrit la société conviviale une société où l’outil moderne est au service de la personne ; Illich développe le concept de la contre productivité ainsi il lutte contre le système automobile et tous les moyens de transports trop rapides aliénants et illusoires.
Dernière étape de bateau stop pour Saint Barth où le voyageur rencontre sa Pénélope pour un assaut frugal mais incandescent !
Le retour se fera à la fac de Nanterre imprégnée de l’esprit et de la mouvance alternative et utopique issus de 68. Ca bouillonnait et l’étudiant nomade murit sa pensée depuis le « Kairos » grec », l’ouverture et l’art de saisir l’instant » au concept de la pensée du mouvement issue du surf.
Cofondateur de surf session en 86, changement d’époque et place au surf business issu d’une contre-culture mais sans singularité.
Gibus le surfeur rentre dans la pensée en mode mineur de Gilles Deleuze qui développe une philosophie de la vitalité et du désir ; s’établit une relation teintée d’admiration où à la fois l’intellect le dispute à l’admiration et également à une forme d’envie de l’insolente santé de la jeunesse.
Pour Surfing Vox, l’essentiel est dit avec le concept : frugalité, oisiveté, gratuité.
Dans la frugalité, il n’y a pas d’abstinence, de pénitence ou d’ascétisme, juste ce qui est judicieux, la part minimale de ce qui fait la composition d’une jouissance, d’un bonheur, d’une joie.
L’oisiveté n’est évidemment pas la paresse quand bien même elle pourrait avoir droit de cité. Ainsi les Hawaïens, sous couvert d’oisiveté, perpétuaient leur savoir garantissant la source et le partage d’une observation et le développement d’une capacité attentive appropriée fruit d’un échange écologique partagé en société.
La gratuité est un jeu, un mouvement à double sens : celle dont je tire profit et celle que j’offre, que j’accorde, que je garantis par ce que je donne en retour.
On attend la suite où Barefoot Gibus développera la leçon de l’Amour, sublimé dans sa gratuité avec comme seule pérennité le retour à la sensation intime, le don gratuit à s’entendre, à s’aimer, à se caresser, à se considérer…à s’épouser comme un mouvement épouse une forme, donne la forme !!
Illichien ou Deleuzien, marqué par le Mouvement, l’Agencement (composition permanente de l’ordre et du désordre) et l’Enchantement, c’est peut-être finalement tout simplement un Surfeur notre Amigo Gibus.
Pour prolonger la conversation, voilà l’ouvrage de Gibus de Soultrait édité aux Editions Vent de Terre. « LE SURF CHANGE LE MONDE«
Historique, narratif, réflexif, ce livre vous emmène de la naissance du surf avec les Polynésiens à une réflexion sur l’écologie. Il est aussi le récit d’un voyage épique et celui d’un échange avec le philosophe Gilles Deleuze. Il est invitation heureuse à comprendre le mouvement de notre époque comme une vague à surfer.