Par Derek Rielly
Et, « je vais essayer de ne pas mettre la barre trop haut et de sortir des vidéos plutôt que de perdre mon temps à me demander ce qui en vaut la peine. »
Un cadeau, cet après-midi, sous la forme d’une grande assiette de purée de foie d’alevin surmontée de sauce aux yeux rouges, en provenance de celui qui demeure le meilleur surfeur du monde, Danny Reynolds de Ventura.
Reynolds, qui a trente-quatre ans et est bardé de lard comme un rôti, est de retour dans la blogo-vlogosphère , avec Chapter 11 TV, une relance de Marine Layer Productions, fermé il y a deux ans.
Dans un manifeste publié sur la page d’accueil de Chappy Eleven, Reynolds écrit :
Parfois, l’absurdité qu’il y a à tenter de faire des vidéos de surf devient particulièrement évident. Un matin, je me suis pointé avant l’aube et les vagues n’étaient pas à la hauteur de mes espérances.
Mini m’avait envoyé la veille au soir le texto : « JW commence à marcher », pendant que je préparais le dîner des enfants, ce qui est un peu cruel car je ne peux plus tout laisser tomber pour une session, les choses doivent être planifiées un minimum et les soirées sont généralement consacrées aux bains, au repas, à gérer les conflits et essayer de coucher les enfants assez tôt pour avoir un bref moment de répit. Nous avons donc convenu de nous retrouver à la première heure le lendemain matin.
Mais au matin, la houle était tombée et il faisait brumeux et froid. Je me suis quand même mis à ramer histoire que mes efforts n’aient pas été vains. Surfer à l’aube est génial lorsque les vagues sont bonnes au point de te faire bouillir le sang, mais essayer de faire des airs à cette heure-ci, c’est comme faire de la gymnastique au saut du lit sous une douche froide. L’eau passait à travers les coutures de ma combi tandis que j’attendais une petite ondulation de merde au large de la jetée pour me connecter avec la maigre houle de 2 pieds du Pacifique Sud, dans l’espoir de l’attraper, hisser mon corps fossilisé sur ma planche et, avec un peu de chance, faire une figure digne d’être postée sur mon site.
Les planètes refusaient de s’aligner alors j’ai ramé vers le bord où une douzaine de personnes avaient commencé à se rassembler et où il semblait y avoir un peu plus d’action. Les vagues étaient un peu plus intéressantes avec même quelques tubes qui se formaient.
Je remarque un gamin qui rame sur des vagues qui ferment, se fait planter, puis attend les suivantes assis à la zone d’impact.
La meilleure vague que j’ai vue de toute la matinée s’est pointée à portée de rame, alors j’ai foncé. Je l’ai vu s’élancer dans la même direction. Mon objectif est d’attraper un petit barrel propre haut de 2 pieds, son objectif est de ne pas se faire démonter par un petit barrel propre haut de 2 pieds.
Je me positionne.
En plein take-off, je le distingue dans mon champ de vision périphérique, qui ramène son cul à la rame dans l’espoir de ne pas se faire démolir.
Il échappe de justesse au souffle dévastateur des vagues, mais il lâche sa planche pour éviter de se faire mal. Je prends le tube mais dois changer de trajectoire pour ne pas heurter sa planche.
Ma première pensée à été : « je vais le snapper [lui envoyer une gerbe, ndlr] » .
Bien sûr, je ne le ferais jamais parce que, plus que tout, je déteste faire du mal aux gens, mais j’ai été conditionné à penser que c’était un scénario méritant une correction verbale.
Je grommelle entre mes dents : «Si tu ne sais pas rester debout sur ta planche dans des vagues de 2 pieds, ta place est sur un spot pour débu-… »
« C’était un barrel de MALADE , bro ! « , hurle-t-il, ce qui désarme instantanément le cours de mes pensées.
« Mouais, c’était fun »
« Bro, c’est toi Dane ? »
« Ben, ouais … »
« Pourquoi tu n’es plus sur le tour??? »
« Parce que je suis vieux et plus en condition »
« Bro, mais Kelly a 50 ans et il y est encore ! »
« Ouais je sais … il devrait probablement abandonner »
« Pas question bro, n’abandonne JAMAIS tes rêves! »
Le tour comique et enthousiaste qu’a pris cette conversation me remonte le moral.
« Mais tu es toujours un surfeur PRO, non ? »
« Je ne pense pas qu’on puisse encore parler de surfeur pro aujourd’hui »
Le môme était un peu perdu…
« Ça t’arrive de surfer Tar Pits ?? »
En 2 heures de surf pas une image digne de finir en vidéo n’était dans la boîte, je suis rentré à la maison où j’ai retrouvé le chaos des enfants en train de se battre. Bobbie a un talent pour la méchanceté qui fait sortir Maggie de ses gonds, qui est cool en général mais qui, quand elle passe le seuil de la frustration, atteint le point de non retour. Sammy adore le chaos et y contribue volontiers. C’était plus tolérable que d’habitude après quelques petits head dips.
En 2019, j’ai surfé moins que jamais. Je dirigeais une entreprise depuis mon garage tout en élevant 3 enfants de moins de 5 ans. De plus, les vagues en Californie étaient merdiques pour l’essentiel et les rares trips que je me suis accordés n’ont rien donné de bon.
Les enfants allant tous à l’école et le succès rencontré par Former [la marque de vêtements conçue par Dane Reynolds, Craig Anderson, Austyn Gillette, et Dylan Rieder, NDLR] lui permettant de sortir de mon garage, mon objectif pour cette année était de prendre plus de temps pour le surf. C’est ma façon de me ressourcer.
J’ai été très enthousiaste à l’idée de commencer Chapter 11 TV en janvier alors que je surfais beaucoup, que je me sentais plutôt bien et m’inspirais de la nouvelle génération de surfeurs locaux. Faire des vidéos de surf me manque malgré l’absurdité de cette activité.
Les choses ont changé pour tout le monde depuis janvier et pour moi ça a ralenti le développement du site mais je suis toujours aussi excité et ambitieux. Je vais essayer de ne pas mettre la barre trop haut et de sortir des vidéos plutôt que de perdre mon temps à me demander ce qui en vaut la peine.
Il n’y a pas de véritable concept ou critère pour Chapter 11 TV, le surf signifie quelque chose de différent pour chacun, j’essaie simplement d’en transmettre notre version.
D’après mon expérience, moins tu en attends, moins tu seras déçu.
Crois-tu que Kelly devrait laisser tomber ?
Non, du moins pas tant qu’il n’est pas usé au point de devoir être envoyé à l’incinérateur pour sauver sa réputation.
Tout le reste est vraiment bien fait.
Clique ici pour regarder son premier film de cinq minutes et celui du caméraman Mini Blanchard.
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