L’Espagne ferme ses frontières à partir de vendredi mais la réciprocité ne devrait pas être validée par l’Etat français, le tourisme étant classé priorité nationale. En résumé, les Français ne pourront plus aller surfer ni poser leurs serviettes sur la plage en Espagne et nos amis « chorizo » seront accueillis sur nos plages basco-landaises.
Alors que les indiens se ruent sur l’alcool après 42 jours de sevrage (l’Inde est le premier pays producteur mondial de whisky), les français ont profité de ces quelques jours de flottement pour se baigner, aller surfer sur les plages basques espagnoles et faire quelques emplettes.
De mémoire de gendarme, on n’avait pas vu pareil encombrement sur la route du Perthus depuis le grand chassé-croisé de l’été dernier. Ce lundi matin, premier jour du déconfinement, des centaines et des centaines d’automobilistes ont déferlé dans cette localité des Pyrénées-Orientales, au sud de Perpignan, traversée par la frontière pour se ravitailler à bon prix dans les boutiques d’alcool et de cigarettes, de nougats et de charcuterie espagnole. « C’est bien la première fois qu’on voit ça depuis qu’on a rouvert en avril. Les policiers espagnols ont même demandé aux personnes de faire la queue de l’autre côté de la route, autrement dit en territoire français », s’exclame le patron du bureau de tabac qui jouxte le supermarché Frontera.
La fiesta devrait s’arrêter ce vendredi, l’Espagne ayant annoncé, hier, une quatorzaine obligatoire pour tout voyageur entrant sur son territoire. Le Royaume-Uni penche pour une mesure similaire.
Tout voyageur entrant sur le territoire espagnol s’exposera dorénavant à une quatorzaine obligatoire, c’est-à-dire un confinement de quatorze jours – le délai maximal pour déclencher le Covid-19 après la contamination.
Cette mesure épargne les travailleurs transfrontaliers, les transporteurs de marchandises, les équipages de compagnies aériennes et les personnels soignants s’ils viennent pour travailler en Espagne, à condition qu’ils n’aient pas été en contact avec des personnes malades du Covid-19. A priori, les Basques français qui justifient d’un emploi Outre-Bidassoa ne sont donc pas concernés.
Pour le reste, la décision s’applique sans distinction de nationalité, ce qui met les Européens de l’espace Schengen (26 pays) dans le même sac que les citoyens du vaste monde. Elle s’accompagne d’un durcissement corollaire des conditions d’entrée en Espagne à partir de vendredi.