Pourquoi un continent aussi riche en vagues ne produit il pas plus de surfeurs sur le CT Dream Tour WSL ?
C’est la question posée dans la presse surf (Stab Mag)
Ainsi l’Europe, 750 millions d’habitants, envoie moins de surfeurs sur le Tour que la ville de Merewether, Australie, population 11000 habitants. Pour 2022, 3 qualifiés Morgan Cibillic, Ryan Callinan et Jackson Baker sont originaires de cette ville proche de Newcastle.
Pour l’Eurozone, 2 qualifiés Frederico Morais et Leonardo Fioravanti. Chez les féminines on trouve Johanne Defay. Le décompte est clos, terminado.
Cherchez l’erreur ou plutôt pourquoi un tel déclin
Il faut remonter à 2009 pour voir 7 surfeurs de l’Euroforce arriver sur le WCT. Dans ces années la moitié des séries comprenait au départ un Florès, un Picon, un Pirès, un Lipke, un Aranburu ou un Boal.
Le résultat des Challenger Series 2021 situe le premier français Michel Bourez à la 19 e place et le 2e français Maxime Huscenot 37 e place. Constat douloureux, ça pique !
Chez les féminines, Defay s’est qualifiée en 2013. Cinquième française sur le Tour, après Abgrall en 2003 (et Sarran, Dupont, Ado). Depuis 9 ans, aucune surfeuse ne l’a rejointe de France ou d’Europe.
Pourquoi la pépinière de jeunes talents du surf européen reste bloquée sur les QS et ne parvient pas à émerger au top niveau.
Une exception, il faut saluer la performance de Justine Dupont qui a raflé la mise aux Big Wave Awards 2021.
La thèse de la pauvreté
Le krack financier mondial puis l’effondrement de l’industrie du surf en 2011 ont décapité les teams. Moins d’argent, moins d’opportunités, moins de voyages, moins de coachs, moins de séjours à Hawaï. Parallèlement c’est tout le circuit QS européen qui a été décapité. Il y avait 7 QS bien dotés GB, France, Espagne, Portugal, Canaries, Açores, Maroc, Israël et 2 CT avec des wildcards pour surfeurs européens.
Pour Micky Picon, moins de surfeurs européens sur le CT correspond à la réduction du nombre de surfeurs de Top 44 à Top 34. Il rajoute que cela peut être lié à la personnalité des jeunes surfeurs actuels .
Pour Aritz Aranburu , le constat est similaire. Il n’y a pas que le niveau en surf, il souligne l’importance de la maturité, de la motivation et de l’organisation nécessaires pour réussir à passer les étapes de qualification.
Tiago Pirès, le prince du Portugal, renchérit : le surf est un sport vraiment mondial, il y a beaucoup de concurrence pour moins de places. Le talent existe en Europe, la voix est tracée. Peut- être les européens sont trop confiants, un peu arrogants et ne font pas les sacrifices nécessaires en mettant tous les moyens.
Paradoxalement, l’élévation du niveau socio-économique pourrait représenter un handicap. Les surfeurs perdant une nécessaire motivation. Le confort ou la cuillère dorée ne favorise pas l’esprit de la gagne.
Les coachs
Au cours de la dernière décennie le rôle de l’entraineur est devenu primordial. Il y a toute une génération d’Européens qui ont massivement sous-performé par rapport à leur talent selon Richard « Dog » Marsh, basé en France.
Il mentionne plus spécifiquement Vasco Ribeiro (33 e aux CS) et Ramzi Boukhiam (44e ) qui, selon lui, devraient être sur le CT.
On aimerait bien Michel (19e) Maxime (37e) ou Jorgann Couzinet (45e ).
Le système administratif du surf
Que fait la Fédé !
La Fédé organise le surf amateur, communique, fait des réunions et partenariats divers.
Pour l’Elite, on laisse la réponse à Stab : «Sans la participation des élites, des anciens pros du Tour, il n’y a pas d’issue. Vous vous retrouvez avec un coaching basique, type fédération nationale, avec des personnes qui essaient simplement de conserver leur emploi.
Pour les JO 2024, « Ite missa est ». La messe est dite. Qui veut croire au Miracle.
L’importance de l’Emulation
À Surfing Vox on est simplement des observateurs. Une élite ne peut naître que dans l’émulation quotidienne et la confrontation entre surfeurs de haut niveau.
Deux destinations « Challenging » sont possibles, Australie et Brésil. Dans le top 34 on retrouve 9 Australiens et 9 Brésiliens.
Hawai reste incontournable, un passage obligé pour les pro . C’est l’ultime challenge, pouvoir surfer des vagues puissantes, exigeantes, aux côtés des meilleurs surfeurs. L’ extra-terrestre John-John vient de faire le show à Haleiwa.
A défaut d’une Euroforce, il serait légitime d’avoir des surfeurs français dans l’élite. Faire aussi bien que l’Italie, le Portugal, le Pérou ou le Costa Rica.
C’est ainsi que l’on pourrait s’élever vers les étoiles.