Le Surf englouti par le Capitalisme

Moins vous êtes, plus vous avez. Ainsi toutes les passions et toutes les activités sont englouties par la cupidité. Karl Marx

Le succès grandissant du surf est indiscutable et une idéologie moderne de la glisse se développe. La pratique se propage avec une industrie du tourisme associée au surf en plein boom.

La décision de l’intégrer aux JO signe le succès de ce sport. Par ailleurs on associe au surf une étiquette d’activité spirituelle, d’esprit de contemplation et de reconquête de liberté. Surf et yoga, médecine douce du corps et de l’âme, activité méditative…
Bla, Bla, Bla.

Une vision et une représentation naïve du surf

Les années 70 ont proposé le mode de vie surf, inspiré de la contre-culture californienne. « On entre en surf comme on entre en religion ». En fait tout bonnement une construction journalistique avec un vecteur : le voyage, substance indissociable du surf. Le surf, produit d’une culture de résistance, est une notion obsolescente pour archéosurfeur spécialiste de Cro-Magnon.
La contre-culture supposée a été récupérée par Mister dollar. De même la notion de « Tribu » ou de communautarisation.
Pour preuve : la marchandisation de l’image par le surf business de Quick, Rip Curl, Billabong…

C’est la machine économique qui s’est appropriée ces « valeurs » pour en faire son business de choux gras. Le capitalisme triomphant a surfé sur l’image pour vendre ses produits à la masse de non-pratiquants, gonfler son chiffre d’affaires en bourse, se goinfrer… avant de décliner.

La révolution numérique et capitalistique. Envy sells ! Sex Sells !

Nouveaux outils avec le digital.
La communication est révolutionnée et devient individuelle. C’est toujours le modèle capitalistique américain, chacun sa pomme, chacun sa galette. Chaque surfeur pro prend en main son image, son destin et son business. L’élite des surfeurs compétiteurs du WSL peut s’appuyer sur ses résultats pour devenir une star sur You Tube et Instagram.

Ainsi Italo parvient-il à publier une vidéo par semaine et parfaire sa notoriété méritée par ses performances.

Pour les Soul Surfeurs la tâche est ardue pour produire des images toujours plus spectaculaires et développer une stratégie médiatique. L’investissement est important et nécessite du temps, des moyens et du savoir-faire en plus de la performance sportive.

A qui profite le crime ?

Ticket gagnant : Corona ou Red Bull ?
Unique raison d’être du capitalisme : le profit. L’opinion publique et la consommation sont les facteurs de régulation.

Le Capitalisme triomphant , tel le Phallus de Titan, ne sent pas la rose

Parfois la frontière avec le sport devient floue quand le surf se conjugue au charme féminin. Sex Sells ! L’image peut être détournée vers le catalogue bikini, string et autre lingerie.
Tout spectateur est un voyeur en puissance. Le registre des clicks compulsifs est inépuisable !

Les  JO et le Surf : pour l’instant il s’agit d’un temps mort. L’alliance de la WSL capitaliste et de L’ISA bénévole va-t-elle engendrer une noble licorne ou bien une hydre repoussante ? Peut être, au final, Hercule viendra-t-il pour sauver l’esprit de la compétition et symboliser l’héroïsme du vainqueur ?

Que dire de l’économie lucrative du loisir payant ? La piscine à vagues n’est pas du surf proprement dit mais une forme de loisir aquatique destiné à attirer une masse de consommateurs, appâtés, au nom du surf, par le capitalisme consumériste.

La planète, l’écologie : victimes de production excessive, pas du surf

Le surf par ses valeurs symboliques essentielles, dont le respect de la nature, entre en contradiction avec le capitalisme basique. Le capitalisme va flatter le consommateur pour créer de nouveaux besoins et produits pour accroître toujours plus les ventes.

Pour la plupart des  Core surfeurs, la consommation et l’achat compulsif ne sont pas un but en soi. Les surfeurs ont peu de besoins. Le surf est simplement une activité qu’ils aiment pratiquer en toute liberté et indépendance dans un élément naturel originel intact.

Le risque pourrait venir d’une surpopulation de surfeurs avec pour effet de perturber l’équilibre fragile des côtes.

« L’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde ». Nelson Mandela

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