La dictature des bons sentiments

C’est le dernier opus du journal d’opinion indépendant « Landemains » lequel propose une critique de l’état du monde mise en exergue par la crise du coronavirus. Il dénonce notamment la dictature des bons sentiments au nom de la solidarité qui rend inaudible tout avis critique notamment sur la façon dont les surfeurs ont été infantilisés et ostracisés. La vocation de SurfingVox est d’offrir une tribune à ceux qu’on n’entend pas. La liberté de chacun est d’adhérer ou pas à ces propos.

De la même veine, l’Association « NousTous » qui mène notamment en combat contres les piscines à vagues et notamment celle envisagée à Castets, propose de signer un Manifeste : « Les Landes sont ma nature » destiné à affirmer la nécessité d’un développement économique et social raisonné, respectueux de l’environnement et soucieux de préserver l’art de vivre ensemble.

Extrait de Landemains : la dictature des bons sentiments

En période de coronavirus, il ne s’agit plus de comprendre d’où vient la crise, qui ou qu’est-ce qui en est responsable, mais parce que la réalité n’est pas montrable, il s’agit de l’oublier pour se concentrer sur les remèdes, et à défaut de remède, sur la compassion et la solidarité. Plus la crise se précise, plus la réalité se fait pressante, et plus l’adhésion à une solidarité sans condition devient la nécessité absolue….

La mécanique qui se déroule sous nos yeux annonce celle de la décadence et des crises à venir, qu’elles soient économiques ou liées à l’effondrement de la biodiversité et au réchauffement climatique. Il ne sera plus jamais temps de juger, de discerner, de reconnaître des erreurs, de choisir de nouvelles voies mais au contraire de bâtir une solidarité d’autant plus insupportable qu’elle sera scellée du ciment du mensonge et du déni. Autour de cette solidarité, se rassemblent les moutons d’un troupeau, même si leur destin est de rester enfermés dans leur étable. Car en période de crise, échapper au troupeau, c’est se mettre en danger de mort. La censure s’établit toute seule de la mise en danger qu’opère quiconque entend s’écarter du troupeau.
Pour ne pas blesser l’autre, pour ne pas le juger, pour ne pas émettre de critique non constructive, pour ne pas émettre d’ondes négatives, pour ne pas créer de clivages, on est prié instamment de se taire. La bienveillance, la communication non violente, pour ne citer qu’elles, sont devenues l’argument massue pour faire taire ceux qui tentent désespérément de réveiller les consciences ou simplement d’opposer quelques objections au consensus vide des bons sentiments …

Si nous n’y prenons pas garde, les surfeurs seront condamnés à faire des vocalises comme notre ami le morse !

Quitter la version mobile