On a flashé sur le parcours d’un Breton qui a attrapé le virus du surf à l’âge de 13 ans. Philippe Broudin est même tombé dans la marmite, le surf va guider son destin. Etudiant brestois il va être un pionnier de la plus célèbre et authentique marque bretonne : l’inimitable Kana Beach. A l’origine KB est la contraction de Canna et Beach. Pas besoin de faire un dessin. En Breton cela signifie « Le chant du voyage ». C’est exactement le parcours de vie de Philippe surfeur régular amateur de grosses vagues.
Emporté par la vague Kana il est la force de vente et va participer à l’expansion du surfwear breton et au développement des shops comme des petits pains. Il parcourt 100000 kms par an en essayant de caler quelques sessions de surf sur la route. Progressivement il dérive vers le sud. Il passe quelques années dans les 44 hectares au Cap Ferret et ses enfants vont naitre à la clinique d’Arès. En 1996, Philippe vit à Biarritz devant la plage du Miramar. Il surfe régulièrement les belles houles à Guéthary, les Alcyons et Avalanche.
Plus que des collections de prêt à porter, Kana Beach est une véritable communauté avec une identité forte. La marque revendique ses origines celtiques en se démarquant de l’univers américano-australo-hawaien dominant. De nombreux magasins ouvrent un peu partout en France et le chiffre d’affaires est en pleine croissance. L’esprit Kana prône la liberté et l’originalité dans un monde surf uniformisé.

Kana va sponsoriser un free surfeur landais emblématique Jean Sarthou. Petit-Jean est un surfeur passionné avec un amour du tube. Il se glisse avec style dans les barrels comme un chat avec une douceur et un charme comparable à son caractère. Diplômé d’arts plastiques, amoureux de peinture et de sculpture, il incarne Kana dans le sud-ouest. Peu intéressé par le business, le surf est avant tout pour lui un sport et une quête, il va participer au design des collections KB.
Kana se démarque ainsi en sponsorisant les surfeurs bretons sans réclamer obligatoirement des résultats en compétition. Le Franco- Brésilien Eric Rebière fera aussi partie de la team notamment pour sa qualification sur le World Tour .
En 2025, Eric fait partie des big wave riders et vient de faire équipe avec Justine Dupont victorieuse du Big Wave Challenge à Nazaré.
Bizarrement en 1996, Philippe Broudin voit sa vie bouleversée par un naufrage qui va le conduire à quitter sa maison Kana Beach. Le 20 novembre 1996, le chalutier ukrainien « Franz Hals » s’échoue sur la plage du Miramar. Ses 103 mètres barrent l’horizon de Philippe et de sa famille. Ils partent en vacances pour Lanzarote. Philippe trouve des conditions parfaites à la Santa et ses guns Superfrog fonctionnent à merveille. Au bout de 2 mois leur choix est fait et Philippe rentre au pays pour préparer un container. Il poursuit le taf KB en faisant des allers-retours avec Lanza. En 1998, il cède ses parts de Kana Beach et démarre un surf shop à Teguise puis une boutique skate et surf « Salomé » à Arrecife. Cela a participé à la création du skate park d’Arrecife au bord de la plage d’El Reducto, un cadre exceptionnel pour la pratique du skate. Au-dessus du surf shop Nomads Land, Philippe va constituer un centre surf UCPA. La vie professionnelle n’est pas un long fleuve tranquille, la crise financière de 2006 va secouer notre lanzaroteno et il frôle la cata lors du Covid 2020, sauvé in extremis par les exilés télétravailleurs. Jenny, sa fille, va constituer l’agence de voyage Zeus Expérience pour des séjours surf sur des spots mythiques et des spots paradisiaques cachés. Ils représentent la marque bretonne Zeus, surfboards eco-friendly. L’UCPA déménage dans la finca « la Crusita » à Haria dans le nord de l’ile et Philippe investit dans l’hôtel Emblematico Delmas à Haria également.
Les nomades dans les temps anciens voyageaient en boucle à la recherche de nourriture, d’abris, d’eau ; nous autres, nomades d’aujourdhui, nous voyageons en boucle à la recherche de nous-mêmes. Depuis Brest, Philippe a migré et mis le cap vers le sud Cap Ferret, Biarritz, Lanzarote.
La grande aventure de l’existence, c’est de trouver là où l’on est bien.